Dans de nombreux
ouvrages historiques , il est
écrit que le drapeau du 8e Régiment de Zouaves a été brûlé sur les plages de
Dunkerque avant que le régiment soit fait prisonnier.
Ceci est une grave erreur historique.
Monsieur louis BOULEAU, que j'avais rencontré au
Fort des Dunes à Leffrinckoucke lors du 70e anniversaire de l'opération DYNAMO,
m'avait informé qu'il effectuait des recherches pour réparer cette erreur.
En étant secrétaire au Q.G de la 12e D.I.M du
Général JANSSEN en 1940, il savait que ce drapeau n'avait pas été brûlé à
Dunkerque . je lui avais dit que j'effectuais également des recherches sur le
8e Zouaves et que je serais très heureux de l'aider.
Louis était notre mémoire vivante, simple et très courtois, nous
avions lié entre nous une amitié sincère et indestructible.
Il avait écrit au musée de l’Armée, lu des
rapports d’anciens
Zouaves pour rétablir la vérité. J'ai
recherché dans les archives du 8e zouaves ou nous pourrions trouver la
confirmation que le drapeau n'avait pas été brûlé à Dunkerque.
Le 8e Zouaves faisait partie de la 6e Région
militaire et son dépôt de guerre, le n° 64 était stationné à Reims.
Et miracle, je découvrais les archives du Dépôt
qui était au S.H.D de Vincennes. La côte 34N384 renfermé un rapport du Chef de
Bataillon MAURY, Commandant du dépôt n°64.
Nous avions différents rapports qui nous
donnaient déjà raison mais celui là était la clé de cette énigme.
Voici un
extrait du J.M.O du Capitaine HUET jacques.
"Dans la journée, le lieutenant BREROT , trésorier
et porte drapeau a été envoyé vers l’arrière. Je conserve le renseignement pour
moi. Ce n’est pas rassurant."
Le rapport du Sergent Chef Munier
"Le 19 Mai, après midi nous sommes à Ciply
(sud de Mons) Belgique, la situation est critique, les boches sont à proximité.
Le 3e Btn/8 fait 2 prisonniers à l’entrée du village. Nous sommes au P.C du
régiment à l’école. Le colonel donne l’ordre au lieutenant Brérot officier des
détails de se rendre au Quesnoy, avec le drapeau et la caisse du corps (700 000 frs) pour se mettre
sous la protection d’une compagnie de télégraphistes, car le régiment va faire
mouvement et la situation actuelle est trop sérieuse et nous ne pouvons rester
là avec l’emblème. A 13h30 nous partons, Le lieutenant Brérot, moi et le chauffeur
(Lerondeau Marc ) en direction du Quesnoy"
En connaissance de cause par rapport à la
situation de l’armée Française, le Lieutenant-colonel ANZEMBERGER avait décidé entre le 18 et 20 Mai 1940 de mettre à l’abri
l’emblème de son régiment.
Voici un
résumé du rapport du Chef de Bataillon MAURY
« Côte
archives 34N384 au SHD de Vincennes. »
La situation de l’armée s’étant dégradée, le
dépôt qui était stationné à Reims, caserne Maistre, fut replié sur le
territoire de la IVe région, à Domfront (Orne) lorsque l’offensive allemande
déclenchée le 10 Mai 1940 menaça Reims. Le Lieutenant Brérot dû rejoindre le dépôt d’infanterie n°64 à
Domfront pour remettre la caisse et le drapeau à l’abri.
Le chef de Bataillon MAURY, qui commandait le
dépôt de guerre d’infanterie n° 64 en juin 1940, explique dans un rapport
comment il a sauvé le drapeau.
C’est le commandant THOMAS qui signa le reçu le
11 juin pour la prise en compte du
drapeau du 8e Zouaves. Le chef de bataillon Maury et le lieutenant Heitz
quittèrent Domfront le lundi 17 juin
vers midi pour aller cantonné à Heussé (Manche). En voulant gagner
Saint-Ellier, à hauteur du village de Saint Mars sur la Futaie, ils tombèrent sur des colonnes motorisées allemandes sur la route Goron,
Saint-Ellier, Fougères.
Ils se retrouvèrent au milieu de 2 colonnes
allemandes. Dans sa voiture se trouvait en effet le drapeau du 8e
Zouaves et il convenait de ne pas laisser ce drapeau tomber aux mains de
l’ennemi. Le drapeau du 8e Zouaves, venant de la région de Mons
(Belgique) avait été apporté au dépôt 64, qui administrait le 8e
Zouaves, à Reims vers le 20 Mai 1940 par le Lieutenant BREROT officier des
détails de ce régiment.
Dans un chemin, le drapeau du 8e
Zouaves fut arrosé d’essence et incinéré. La Hampe n’ayant pu être détruite,
fut dissimulé dans des buissons. Le commandant conserva par devers lui la croix
de la légion d’honneur et l’aiguillette de la fourragère rouge du drapeau. Il
fut fait prisonnier par les allemands et envoyé avec les autres officiers du
dépôt en captivité à l’Oflag V A situé à Weinsberg. Il a réussi à dissimuler
ces deux reliques pendant toute sa captivité et a pu les ramener en France.
Le 9 aout 1941, tous les officiers du dépôt 64
quittèrent le camp de Weinsberg pour être rapatriés en qualité d’anciens
combattants. Le commandant MAURY garda à son domicile à Paris les reliques du
drapeau du 8e Zouaves et ont été remises ensuite au Musée de l’Armée
le 22 janvier 1946.
Nous avions ainsi corriger cette erreur
historique sur la fin du drapeau du 8e
Zouaves .
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